Publié dans Politique

Feuille de route 2011 - Ravalomanana, amnésique et de mauvaise foi

Publié le mercredi, 27 août 2025

Marc Ravalomanana a publié récemment une note pour rappeler que la Feuille de route de 2011 « reste valide » et qu’elle ne saurait être déclarée caduque sans une nouvelle loi organique. Argument juridique à l’appui, l’ancien Président invoque la loi n°2011-013 et le parrainage international de la SADC, de l’Union africaine et des Nations unies.

Mais cette sortie a fait sourire plus d’un observateur. La Feuille de route en question, adoptée dans le cadre de la Transition, avait vocation à ramener Madagascar à l’ordre constitutionnel et à des élections inclusives. Or, cette étape a été franchie depuis longtemps. Les scrutins de 2013 puis de 2018, reconnus par la communauté internationale, ont permis la mise en place de toutes les institutions républicaines. De facto, l’accord de 2011 a rempli sa mission et n’a plus aucune portée politique opérationnelle.

 

En s’accrochant à ce texte, Marc Ravalomanana semble vouloir gouverner Madagascar avec des règles de transition vieilles de quatorze ans. Une nostalgie de crise qui frôle l’absurde.

Ce rappel hors de propos  soulève aussi une contradiction lourde de sens.  Ravalomanana n’est pas connu pour avoir toujours respecté les accords qu’il signait. Les Malgaches se souviennent encore de l’Accord de Dakar de 2002, conclu avec Didier Ratsiraka sous médiation internationale, qu’il s’était empressé d’enterrer dès son retour à Antananarivo. Le défunt Amiral, qui dénonçait déjà en 2009 « les auto-proclamations » de son successeur, n’avait cessé de pointer la légèreté avec laquelle ce dernier traitait les engagements écrits.

Aujourd’hui, plaider l’intangibilité de la Feuille de route relève donc au mieux de l’amnésie, au pire d’une mauvaise foi manifeste. Car si les textes ont leur importance, l’histoire, elle, ne s’efface pas. En l’occurrence Madagascar a tourné la page de la Transition, et l’avenir ne se construira pas en ressuscitant des accords dont l’objet même est révolu.

 

La Rédaction

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Editorial

  • Règles générales prioritaires
    En ce début de cycle nouveau, il importe de rappeler certains principes de base qui figurent comme étant des lignes directrices à respecter, des balises pour éviter les dérapages ou toutes formes d’abus. Quelques règles inévitables s’imposent. Règle numéro un : respect de l’Etat de droit. Concept de fond qui garantit la crédibilité d’un régime en place, le respect de l’Etat de droit dans toutes ses composantes incarne l’identité d’une Nation digne de respect et de reconnaissance. Un Etat de droit signifie un pays qui respecte la loi en vigueur, les Institutions républicaines et place la dignité humaine au centre des intérêts comme étant une priorité cardinale. Personne n’est au-dessus de la loi ! Un Etat de droit entend la mise en œuvre de façon stricte de la bonne gouvernance, ce qui présuppose la priorité accordée à la transparence. De fait, une gestion saine des ressources publiques et de la…

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